Christian, Bernard et Bruno.
Nous avions initialement prévu de travailler à la grotte des Sangles, mais la prévision de possibles violents orages nous a fait changer d’objectif.
Nous nous étions arrêtés à l’extrémité de la galerie Aranzadi au pied d’un puits remontant, notre but aujourd’hui est d’en tenter l’escalade. L’accès rappelons le n’est pas des plus pratique, il nous faut en effet passer par des étroitures aquatiques dont « l’aquature » qui ne peux se passer qu’en néoprène. Nous sommes pas mal chargés : matos d’escalade dont 60 mètres de corde, perfo, de quoi nous changer pour être au sec, bouffe ... nous avons entre autre un bidon étanche de 15 litres, qui ne franchira une première étroiture qu’en le poussant à grands coups de pieds !27 centimètres de diamètre, c’est vraiment le maximum possible ! A l’aquature, nous faisons des navettes avec un bidon coupé en guise de bateau afin de garder au sec les cordes, baudriers et autres affaires non emballés dans les bidons étanches. Enfin, il nous a fallu plus de trois heures pour arriver au pied du puits, l’escalade peut commencer. Comme d’habitude, c’est Bruno qui s’y colle. Sur la gauche, une première partie semble peut-être pouvoir se grimper en libre, c’est un peu glissant, mais ça passe jusqu’à un petit surplomb. Il a juste ce qu’il faut comme prise pour pouvoir le passer, assurer par un coinceur psychologique dont je suis heureux de ne pas avoir eu à en tester la solidité ; ouf ! J’atteint ensuite un petit pallier, je suis déjà au bout de la corde de 30mètres . Nous faisons un premier relais, puis je repars pour une nouvelle longueur, au départ, l’escalade est délicate, mais rapidement l’oppo devient possible. Comme pour la première longueur, les points d’assurance se font sur de providentiels béquets ou lunules. Nous faisons un nouveau relais confortable 20 mètres plus haut sur un énorme bloc coincé. Et c’est reparti pour une nouvelle longueur ou l’oppo et toujours possible. Le puits en forme d’œil est énorme, mais depuis le départ, nous progressons plus ou moins dans l’angle formé par la jonction des 2 parois. A nouveau, encore 20 mètres plus haut, nous faisons un relais peu confortable, mais constitué d’une grosse lunule béton. Et c’est reparti pour une nouvelle longueur, le puits a maintenant réduit, et il faut constamment se déplacer au dessus du vide pour pouvoir continuer à monter. En fin, j’aperçoit le sommet qui à l’air de se pincer totalement, je monte quand même voir jusqu’en haut, et la à ma stupéfaction je découvre qu’il y a au milieu de la paroi la plus surplombante un beau départ de galerie ! La rejoindre n’est pas une mince affaire, il y a peu de prises. C’est par une oppo très aérienne, à la limite de l’écartèlement que je prends pied dans cette galerie. Finalement ce fabuleux puits estimé à 75 mètres (nous avons oublié notre appareil de mesure au retour) aura été vaincu tout en libre, et sans jamais planter un goujon ! A noter que si l’on laisse tomber une pierre de son sommet, elle arrive directement au sol sans toucher les parois ! Ce puits portera désormais le nom de « puits Thierry Vanderme », en hommage à notre copain du club, disparu récemment et tragiquement en canyon...
Ça y est, tout le monde est en haut, et nous allons partager une belle première tout en levant la topo. La galerie concrétionnée par endroit, a une moyenne de 2 mètres de diamètre. Elle est souvent surcreusée d’un méandre de plusieurs mètres de haut. Un nouveau puits remontant de 10mètres est rapidement vaincu en grimpant sur une vielle coulée stalagmitique érodée. Nous poursuivrons ensuite jusqu’au pied d’une nouvelle petite remontée arrosée par un ruisselet. Ce sera notre point d’arrêt aujourd’hui. Le ruisselet se perd dans un P15 au départ étroit. Ce conduit sera « la galerie manu Cavet » encore en hommage à un autre copain du club disparu dans la fleur de l’age l’année passé...
Il ne nous reste plus qu’à redescendre, mais n’ayant pas assez de corde, nous serons contraints de tirer 2 rappels, avant de pouvoir laisser les cordes en place. La prochaine fois, il faudra refaire l’escalade des 35 derniers mètres !
TPST : 13h00 Topo 173 mètres
Bruno